Véronique DURIEUX
plasticienne
Biche et larmes - 2013
Série de 10 pièces
1- Biche perdue Tête de biche empaillée, fil de fer Je dors Je rêve J'entends sans la voir La nudité d'un roi déchu Ma tête perdue Erre sans repos ... | 2- Souvenir d'une trahison Bois, vis, file de fer, cristal, os- h: 32 cm Mes yeux ne pouvaient plus voir Ce qui me soutenait Toi Ma colonne Mes vertêbres ... | 3- Pétrification Plâtre, fil de fer, cristal, laurier h: 44 cm Pétrification Calcification D'une cage thoracique Enfermant L'eau des perles ... |
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Des poèmes accompagnent chaque pièce de cette série. Ils ont été écrits après que les pièces aient été réalisées. Dans cette série la tête de biche occupe une place centrale. Présentée sous forme d'installation (biche perdue I, biche perdue II), elle peut être taxidermiée, en plâtre, en fil de fer, en bois, en grillage, remplie de feuilles de laurier.
C'est moi qui parle à travers cette biche. A l'écoute d'une lumière disparue (Biche perdue I), happée par le souvenir (souvenir d'une trahison) ses larmes coulent en une rivière, enfermée dans sa cage thoracique (pétrification), elle fait semblant de vivre (Biche perdue II), sa tête en suspension dans un coeur de larme (biche dans un coeur), ou sur une cage (tête sur cage ailée) ses ailes ont cessé de s'appuyer sur le vent.
Colette Bouriat, qui anime l'atelier de lithographie dans lequel je travaille, me confie un arbre d'ornement mort et j'en fais le corps d'une biche (Victoire de Samothrace). J'utilise les restes de cet arbre pour dire la lumière de l'eau matinale (Goutte de rosée sur tronc mort), ou le son d'un grelot (sein campanil). Un pied de biche posé au creux d'un corail est relié par un fil à la terre pour évoquer la lumière du monde (Biche dans un creux). Malgré la souffrance l'espoir demeure.